[Livre] Le Roi des oiseaux (Gwendal Le Bec, 2011)

Un jour, et sans que l’on sache comment est venue l’affaire, les oiseaux du monde décidèrent de se trouver un roi. Mais ils n’arrivent pas à se mettre d’accord. L’un d’eux propose d’organiser une grande course vers le soleil, celui qui volerait le plus près de l’astre serait couronné roi des oiseaux.

Chaque espèce d’oiseaux désigna son champion. Au top départ, les champions s’envolèrent par milliers, à tire-d’aile « comme un seul homme » ou plutôt devrait-on dire comme un seul oiseau. Les premiers à abandonner la course furent les oiseaux non volants. Bien d’autres durent quitter la nuée par vague successive d’abandon. Le temps fila à l’avantage du majestueux aigle doré, premier au royaume des cieux. Mais les apparences peuvent être trompeuses et le vainqueur n’est pas toujours celui que l’on croit, pour qui sait prendre de la hauteur sur les ailes de l’aigle.

Un livre à l’allure de conte initiatique, qui met en scène une multitude d’oiseaux, dessinés en noir, blanc et orange, ce qui force l’intensité du décor. Le roi des oiseaux mérite amplement son titre de Pépite de l’album 2011 et sa place dans le blog au trésors de la médiathèque.

Et, voilà qu’une pépite découvre un trésor ; Le roi des oiseaux fait resurgir La Conférence des oiseaux, un des plus célèbres contes soufis, et plus beaux récits poétiques de tous les temps écrit par le poète soufi persan Farid al-Din Attar en 1177, en plein âge d’or de l’Islam. Trésor du patrimoine spirituel mondial, Il raconte comment les oiseaux se mirent en quête d’un oiseau mythique, le Simorgh, afin de le prendre comme roi. Au terme d’une épopée mystique et existentielle, ils découvrent que le Simorgh n’est autre qu’eux-mêmes :

«Le soleil de ma majesté est un miroir. Celui qui se voit dans ce miroir, y voit son âme et son corps.»

De cette allégorie de la rencontre entre l’âme et son vrai roi, Jean-Claude Carrière a tiré une œuvre théâtrale, mise en scène par Peter Brook à Avignon en 1979.

« Chercheur de vérité, ne prend pas, cet ouvrage pour le songe éthéré d’un imaginatif. Seul le souci de l’amour a conduit ma main droite (…) ».« Autant dire que La Conférence des oiseaux est de ces livres qui se savourent et se fréquentent comme des amis nourriciers. Il est de ces compagnons qu’on dit ne pas quitter, la raison en est simple : l’amour est sa religion ». – Henri Gougaud.

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